En Afrique, le paysage économique évolue rapidement avec une multiplication des investissements dans divers secteurs, notamment les infrastructures, les technologies de l’information, l’énergie pour ne citer que ceux-là. Cependant, le secteur de la santé demeure sous-financé, économiquement mal compris, avec une approche trop souvent social et humanitaire.
En Afrique, le paysage économique évolue rapidement avec une multiplication des investissements dans divers secteurs, notamment les infrastructures, les technologies de l’information, l’énergie pour ne citer que ceux-là. Cependant, le secteur de la santé demeure sous-financé, économiquement mal compris, avec une approche trop souvent social et humanitaire.
La santé, un secteur transversal et stratégique
Il est impératif de revoir cette perspective, car la santé représente un secteur d’investissement fondamental, vital et transversal, capable de générer des retours économiques et sociaux significatifs. Le continent africain demeure la cinquième région du monde en termes de dépenses publiques pour la santé, avec 5,3 % de son PIB consacrés à ce secteur. Très rares sont les États africains à avoir rempli les objectifs de la déclaration d’Abuja de 2001, allouer 15 % du budget national à la santé.
En septembre 2024, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et des banques multilatérales de développement ont lancé une plateforme de financement des soins de santé primaires, mobilisant ainsi 1,5 milliard d’euros grâce à de nouveaux financements et aux premiers plans d’investissement dans 15 pays. Cet effort ambitieux souligne l’importance et l’urgence de renforcer les systèmes de santé et montre la voie à suivre pour attirer des investissements significatifs dans ce secteur. Ces institutions ont toutefois des exigences en termes de traçabilité et d’efficacité : chaque dollar donné doit aller au bon endroit et produire des effets quantifiables. Ces investissements sanitaires sur les marchés africains s’inscrivent ainsi dans une démarche globale, politique, sanitaire et économique.
En septembre 2024, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et des banques multilatérales de développement ont lancé une plateforme de financement des soins de santé primaires, mobilisant ainsi 1,5 milliard d’euros grâce à de nouveaux financements et aux premiers plans d’investissement dans 15 pays. Cet effort ambitieux souligne l’importance et l’urgence de renforcer les systèmes de santé et montre la voie à suivre pour attirer des investissements significatifs dans ce secteur. Ces institutions ont toutefois des exigences en termes de traçabilité et d’efficacité : chaque dollar donné doit aller au bon endroit et produire des effets quantifiables. Ces investissements sanitaires sur les marchés africains s’inscrivent ainsi dans une démarche globale, politique, sanitaire et économique.
En Afrique, où les maladies infectieuses persistent et où les maladies non-transmissibles (diabète, cancer, pathologies cardiovasculaires) connaissent une hausse avec un taux de mortalité passé de 24% en 2000 à 37% en 2019, un investissement massif dans la santé peut transformer le potentiel économique de tout le continent.
L’intérêt pour ce secteur incontournable présente un caractère transversal qui peut catalyser la croissance d’autres secteurs économiques. Le développement des infrastructures de santé nécessite des investissements dans la construction, l’énergie, ou encore la logistique. De plus, la production et la distribution de médicaments et de dispositifs médicaux peuvent stimuler l’industrie manufacturière locale. Le secteur de la santé génère également des emplois à grande échelle, de la recherche médicale aux soins directs aux patients, contribuant ainsi à réduire le chômage et à renforcer la stabilité sociale. De même, un système de santé moderne est une mine d’or en matière de gestion de données à caractère personnel.
L’intérêt pour ce secteur incontournable présente un caractère transversal qui peut catalyser la croissance d’autres secteurs économiques. Le développement des infrastructures de santé nécessite des investissements dans la construction, l’énergie, ou encore la logistique. De plus, la production et la distribution de médicaments et de dispositifs médicaux peuvent stimuler l’industrie manufacturière locale. Le secteur de la santé génère également des emplois à grande échelle, de la recherche médicale aux soins directs aux patients, contribuant ainsi à réduire le chômage et à renforcer la stabilité sociale. De même, un système de santé moderne est une mine d’or en matière de gestion de données à caractère personnel.
Des perceptions erronées sur la rentabilité de ce secteur
Il est temps de démystifier l’idée que le secteur de la santé est peu rentable. En réalité, les investissements dans la santé peuvent offrir des rendements considérables. Prenant l’exemple de la production pharmaceutique, la demande pour les médicaments essentiels et les vaccins est en constante augmentation, en particulier dans les pays africains où les maladies infectieuses sont prévalentes. Le marché du médicament en Afrique a été estimé à environ 16 milliards pour 2023, dont 55 % pour le marché pharmaceutique sub-saharien. Ce qui représente à peine 1,1% du marché mondial, mais toutes les études montrent que la santé en Afrique constitue un secteur d’avenir, dont le taux de croissance est amené à égaler voire dépasser les pays occidentaux. Selon l’UNECA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique), l’économie médicale sur le continent africain pourrait ainsi représenter 14% des opportunités d’investissement médical à échéance de 2030, presque autant que les USA (21 %).
Le Rwanda est un exemple emblématique de succès en matière d’investissement dans la santé en Afrique subsaharienne. Grâce à des politiques ambitieuses et à des partenariats public-privé, le pays a réalisé des progrès significatifs dans l’amélioration des services de santé. Entre 2000 et 2020, l’espérance de vie au Rwanda est passée de 49 à 67 ans. En 2023, le laboratoire allemand BioNTEch a confirmé l’installation d’une unité de production de vaccins ARNm dans la capitale rwandaise, Kigali. Le gouvernement rwandais a investi dans des programmes de santé communautaire et des systèmes de santé numérique, attirant ainsi des financements internationaux et réduisant la mortalité infantile de manière drastique.
L’investissement dans les maisons de naissances, développées en Namibie depuis plus de 10 ans ont prouvé leur efficacité : trois quarts des Namibiennes bénéficient d’une prise en charge prénatale, et 6 sur 7 accouchent en établissement de santé, expliquant que ce pays affiche un des meilleurs taux de mortinaissance en Afrique sub-saharienne (moins de 8 pour 1000), déjà largement inférieur aux objectifs 2030 de l’OMS.
Au-delà de l’aspect sanitaire et humanitaire, de nombreux experts soulignent d’ailleurs les répercussions économiques de la mortalité infantile et maternelle, avec une estimation mondiale sur la perte de productivité de 15 milliards de dollars au total. Inversement, on estime qu’en 30 ans, l’Asie du Sud Est doit 30 % de sa croissance économique à une lutte réussie contre la morbi/mortalité infantile et maternelle.
Au-delà de l’aspect sanitaire et humanitaire, de nombreux experts soulignent d’ailleurs les répercussions économiques de la mortalité infantile et maternelle, avec une estimation mondiale sur la perte de productivité de 15 milliards de dollars au total. Inversement, on estime qu’en 30 ans, l’Asie du Sud Est doit 30 % de sa croissance économique à une lutte réussie contre la morbi/mortalité infantile et maternelle.
Le Ghana a mis en place une couverture maladie universelle à travers le National Health Insurance Scheme (NHIS), augmentant ainsi l’accès aux soins de santé pour la population. Cette initiative a non seulement amélioré la qualité de vie des Ghanéens, mais a aussi attiré des investissements dans les infrastructures médicales et les services de santé, contribuant à la croissance économique locale.
Enfin la Fondation Mohamed VI au Royaume du Maroc, vient de lancer à Dakhla l’Académie Africaine des Sciences de la Santé. Il s’agit d’un espace dédié à une coopération sud-sud fédératrice et au service de la souveraineté sanitaire africaine.
« CHAQUE DOLLAR INVESTI DANS LA SANTÉ GÉNÈRE EN MOYENNE UN RENDEMENT ECONOMIQUE DE 2 À 4 DOLLARS » nous dit la Banque Mondiale.
Les investissements dans la santé publique, tels que la vaccination, peuvent entraîner des économies substantielles en réduisant les coûts liés aux maladies évitables. Les programmes de vaccination auraient permis d’économiser environ 350 milliards de dollars en coûts de traitement des maladies infectieuses depuis 2000.
En termes d’investissements directs, le secteur de la santé en Afrique a attiré des financements significatifs. En 2021, la Banque Africaine de Développement (BAD) a approuvé un financement de 3 milliards de dollars pour des projets de santé à travers le continent, visant à améliorer les infrastructures sanitaires et à renforcer les capacités de réponse aux épidémies. Par ailleurs, des initiatives telles que le fond africain de la santé (Health Fund Africa) ont été lancées pour mobiliser des ressources supplémentaires destinées à financer des projets innovants dans le domaine de la santé.
Le modèle asiatique
L’impact économique du secteur de la santé en Chine, en Inde, au Japon et en Corée du Sud est indéniable et mérite une attention particulière.
En Chine, les dépenses de santé représentent environ 6,6 % du PIB, reflétant une croissance économique soutenue, notamment avec une augmentation de 2,3 % en 2021 et des prévisions de croissance atteignant 6 % pour cette année. Avec environ 13,5 % de sa population âgée de 65 ans ou plus, la Chine investit massivement dans le marché des dispositifs médicaux, en pleine expansion, pour répondre à la demande croissante d’équipements médicaux de haute qualité.
L’Inde et la Chine ont su utiliser leurs médecines traditionnelles comme un élément de soft power : depuis 1960, la Chine utilise la santé comme un moyen d’expansion, contribuant à l’installation d’hôpitaux publics ou de cliniques privées dans de nombreux pays africains. Le secteur Ayush en Inde (qui dispose d’un ministère dédié depuis 2014) a joui d’une croissance annuelle de 17 % entre 2014 et 2020, avec des perspectives à 15 % jusqu’en 2026 : ce marché représente ainsi 18,1 milliards de dollars dont 1,54 à l’export, et 3 millions d’emplois. Ce n’est pas un hasard si l’OMS a choisi l’Inde comme siège de son nouveau Centre Mondial de médecine Traditionnelle.
Au Japon, les dépenses de santé s’élèvent à environ 10,9 % du PIB, avec une espérance de vie remarquable de 84,2 ans. La proportion de la population âgée dépasse 28,4 %, illustrant l’importance de ce secteur dans l’économie japonaise. Le marché des dispositifs médicaux y est estimé à 88,8 milliards d’euros.
En Corée du Sud, les dépenses de santé représentent environ 8,1 % du PIB, avec une espérance de vie de 84,7 ans et une prévision de 24,3 % de la population âgée de plus de 65 ans d’ici 2030. Le marché des dispositifs médicaux atteint 18,5 milliards d’euros.
Ces chiffres démontrent que le secteur de la santé est non seulement vital pour le bien-être des populations, mais aussi un moteur économique crucial pour ces nations, justifiant des investissements soutenus et stratégiques.
Les initiatives déployées pour renforcer les systèmes de santé en Afrique sont parfaitement congruentes avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, et plus particulièrement avec l’ODD n°3, qui vise à garantir une vie en bonne santé et à promouvoir le bien-être de tous à tout âge. Cette convergence est loin d’être fortuite, car les systèmes de santé robustes et inclusifs constituent un pilier fondamental pour atteindre les ODD.
In fine, il est impératif de changer la perception selon laquelle le secteur de la santé en Afrique est un investissement peu rentable, circonscrit à des actions d’ordre humanitaire. En réalité, les investissements dans la santé sont non seulement rentables, mais également essentiels pour le développement économique durable et l’amélioration de la qualité de vie des populations africaines.
Un socle de développement solide se constitue progressivement, sur les fondements classiques de tout système de santé (infrastructures physiques, formation des personnels médicaux, prévention de la population…), tout en y intégrant les avancées offertes par le numérique (télémédecine, optimisation des ressources, e-learning, intelligence artificielle…).
Les investisseurs et les décideurs doivent reconnaître l’importance vitale du secteur de la santé et s’engager à y consacrer des ressources substantielles.
S’intéresser à l’industrie médicale et sanitaire des marchés africains, c’est participer à ce qui doit être un des grands défis des années à venir, en conciliant opportunités économiques et démarche responsable. C’est pour toutes ces raisons que nous vous invitons du 11 au 12 février 2025 à Abidjan en Côte d’Ivoire pour qu’ensemble nous boostions les économies africaines par la santé.