Obésité en Afrique, un nouveau défi sanitaire

Alors qu’on a longtemps associé l’Afrique aux problèmes de famine ou de malnutrition, fléaux par ailleurs persistants, un autre danger menace désormais le continent africain : l’obésité. Comment prendre en charge ce nouveau défi sanitaire, dont l’impact sanitaire et économique peut s’avérer considérable ?

Obésité en Afrique, un état des lieux inquiétant

Vue Aérienne D'aliments Sains Et Malsains Avec Ruban à Mesurer Sur Fond - freepik

Si l’on se réfère aux études de l’OMS, l’obésité constitue déjà un fléau en Afrique, avec un adulte sur cinq touché (13,6 % à 31% selon les pays) et un adolescent sur dix (5 à 16,5 % selon les pays).

Pire, cette maladie commence à toucher les enfants : en 2019, on estime que le continent africain regroupait déjà 24% des enfants de moins de 5 ans en surpoids à l’échelle de la planète. Rien qu’en Afrique sub-saharienne, le nombre d’enfants obèses ou en surpoids aurait doublé entre 1990 et 2014.

Les chiffres sont inquiétants, d’autant qu’ils montrent un phénomène en expansion, faisant craindre à terme une explosion des pathologies non infectieuses associées (diabète de type 2, maladies cardio-vasculaires, maladies métaboliques…).

Obésité en Afrique, des causes poly-factorielles

Comme partout ailleurs dans le monde, le développement de l’obésité en Afrique est étroitement lié au phénomène d’urbanisation, avec une vie plus sédentaire, et une alimentation trop calorique : au Bénin par exemple, 28,2 % de la population est obèse en régions rurales, contre 52,5% en zone urbaine.

Mais d’autres facteurs plus spécifiques à certaines cultures africaines viennent aggraver cette tendance, avec des croyances sociales ou coutumières qui favorisent aussi une prise de poids volontaire : à la différence des pays occidentaux, le surpoids, voire l’obésité, sont valorisés.

Comme de nombreux pays en voie de développement, le surpoids est d’abord vu comme un signe de richesse et de réussite sociale, les formes généreuses du corps traduisent dans des cultures africaines cette forme d’abondance.

Dans un continent marqué par les stigmates de la maigreur, avec les famines et le VIH, afficher son poids est aussi vu comme un signe de bonne santé. Pire, différentes études ont même prouvé que des patients obèses refusaient de perdre du poids, de peur qu’on les croie malades et atteints du SIDA.

Richesse et bonne santé sont en réalité étroitement intriquées avec un troisième et dernier facteur, celui de la beauté corporelle et de l’image représentant le corps parfait. Il ne faut pas oublier que jusqu’il y a peu, certaines tribus africaines pratiquaient le gavage, pour rendre les jeunes femmes en âge de se marier plus désirables. Cette vision persiste dans une part importante de la population, même si les mentalités commencent à évoluer parmi les jeunes générations.

Les solutions pour lutter contre l’obésité en Afrique

Vue De Face Femme Qui Court à L'extérieur - freepik

Comme le recommande l’OMS, la lutte contre le surpoids passe autant par des mesures réglementaires (marketing alimentaire, taxation des aliments sucrés, étiquetage des aliments…), que par une vraie politique de santé publique, tournée vers la prévention et l’information.

Depuis 2022, l’OMS travaille avec une dizaine de pays africains pour les aider à promouvoir une activité physique régulière et une alimentation plus saine. Cela passe par de nouveaux investissements dans l’économie de la santé, pour lesquels SEMEN CONSULTING AFRICA est à même d’apporter son expérience. Comme le rappelle le slogan de la célébrée le 4 mars, « Tout le monde doit agir » pour éviter que l’obésité en Afrique ne devienne le mal du siècle. C’est le rôle des pouvoirs publics comme des investisseurs privés.

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