Djibouti vient d’organiser du 14 au 16 décembre 2023 un évènement exceptionnel : son 1er Congrès Médical de portée internationale. Sous le haut patronage du Premier Ministre S.E.M ABDOULKADER KAMIL MOHAMED et la présidence du Dr Souleiman Nour Ayeh, Président du conseil de l’Ordre National des Professions Médicales de Djibouti (ONPMD), chercheurs, praticiens et décideurs ont collaboré pour répondre aux enjeux spécifiques de l’Afrique en matière de santé. Fidèle à sa vision, SEMEN AFRICA CONSULTING a décidé d’accompagner ce congrès, symbole de la place croissante du marché médical africain. En effet, nous ambitionnons non seulement d’aider les investisseurs à trouver les meilleures opportunités en termes de rentabilité et d’éthique, mais également à aider tous les acteurs de terrain, pour rendre ce marché de la santé plus fort, plus fertile, plus innovant pour une SANTÉ POUR TOUS.
L’état sanitaire à Djibouti : une petite exception en Afrique ?
Djibouti a toujours tenu une place à part dans le milieu médical en Afrique, notamment pour avoir su s’engager dans une politique de développement ambitieuse, à l’image de la longue coopération médicale existant entre Djibouti et certains pays tels que la France.
Il suffit d’ailleurs de regarder les chiffres pour s’en convaincre : en combinant 14 indicateurs de suivi de la couverture des services de santé en un seul chiffre synthétique, le CSU permet de donner une image rapide de l’état sanitaire d’un pays. En 2021, cet indice était de 44 pour Djibouti, loin devant la plupart des pays voisins (27 en Somalie, 32 en République Centrafricaine, 34 au Soudan Sud, 35 en Ethiopie, …). Dans le détail, les indicateurs confirment que Djibouti est un peu mieux loti que d’autres états africains, avec une espérance de vie de 65,8 ans, une mortalité néo-natale à 30 pour 1000 ou un taux de malaria à 97,6 pour 1000.
Bien évidemment, ces chiffres sont à relativiser fortement, tant la Corne de l’Afrique est en proie à une situation sanitaire difficile, accentuée par une sécheresse aiguë et une malnutrition endémique. Sept pays (Djibouti, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan du Sud, et Soudan) sont ainsi confrontés à des épidémies massives de rougeole, tandis que quatre subissent d’importantes vagues de choléra. Pour l’Organisation des Nations Unies (ONU), rougeole et malnutrition sont d’ailleurs qualifiées de « cocktail mortel », menaçant à terme des millions d’enfants. Malgré de nombreux efforts, Djibouti connaît donc encore un taux de mortalité maternelle de 248 pour 100 000 naissances, soit près de cinq fois la moyenne régionale.
Face à cette situation, les autorités de santé djiboutiennes ont donc lancé un vaste projet de renforcement du système de santé, avec un gros effort de réhabilitation des établissements spécialisés en soins obstétriques et néonataux d’urgence. Trois populations sont ainsi particulièrement visées : les femmes en âge de procréer, les adolescentes, et les enfants de moins de cinq ans. De même que la construction du nouveau Centre Hospitalier Universitaire (CHU) s’inscrit dans cette dynamique, nous notons un accent tout particulier sur l’innovation, les réformes, la recherche ainsi que la modernisation de la prise en charge.
Djibouti, un des précurseurs en matière d’assurance maladie
Même si les récentes crises sanitaires et climatiques (Covid, malnutrition due à la sécheresse, rougeole…) ont fortement impacté les indicateurs sanitaires, il faut se rappeler que les autorités djiboutiennes mènent depuis des années une politique de santé ambitieuse.
Depuis décembre 2014, la CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale) gère l’Assurance Maladie Universelle (AMU), l’une des reformes les plus ambitieuses pilotée par le Président de la République, S.E Ismail Omar Guelleh. Cette AMU élargit à l’ensemble de la population une couverture médicale la plus complète possible, avec un système de cotisations dont sont exemptés les plus précaires grâce au Programme d’Assurance Sociale de Santé (PASS).
Ce système de solidarité, proche d’autres systèmes de protection santé existant dans le monde, vise à apporter plus d’équité et de solidarité, dans une offre de soins à la fois plus qualitative et plus quantitative. A ce titre, la République de Djibouti fait partie des pionniers offrant à sa population une vraie protection sociale, rare dans cette partie du continent africain. Des organismes internationaux, comme l’Agence Française de développement (AFD) ou la Banque Mondiale, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, en apportant un soutien économique sous formes d’aides financières ou de subventions. Cela vient confirmer l’existence de marchés africains de la santé de plus en plus solides et résistants, promesses de vraies opportunités d’investissements, à la fois rentables et éthiques, sous réserve d’être accompagnés par de véritables experts de l’économie de la santé africaine.
Une offre médicale qualitative marquée par le 1er Congrès médical de Djibouti
Prolongeant sa politique ambitieuse sur le terrain, Djibouti s’inscrit dans une offre médicale africaine de plus en plus qualitative, en essayant de comprendre les défis que doit relever l’économie de la santé. Malgré sa petite démographie, la République aspire à être l’un des leaders sanitaires dans la Corne de l’Afrique, en devenant un pool d’excellence et de référence dans le domaine médical.
Comme s’en inquiète d’ailleurs l’OMS qui n’hésite pas à parler de double peine, l’Afrique et tout particulièrement l’Afrique sub-saharienne ont en effet un double défi : poursuivre leur lutte encore inachevée contre les maladies transmissibles, notamment les maladies vectorielles (malaria, dengue), tout en relevant le nouvel enjeu des maladies non transmissibles (comme le diabète, les cancers ou les pathologies cardio-vasculaires), dont la progression ne cesse d’inquiéter au cours de ces dernières années.
C’est dans cet environnement particulier que s’inscrit le 1er Congrès Médical de Djibouti. Les thèmes abordés sont en adéquation avec ces grands défis évoqués par l’OMS, comme la lutte contre les maladies non transmissibles, les avancées médicales majeures autour de l’oncologie, ou encore les innovations en matière d’urgence médico-chirurgicale chez l’adulte et l’enfant.
Cette initiative de proposer un Congrès médical de niveau international est à même de mobiliser professionnels et grand public, en soulignant les nombreuses avancées médicales dont doit bénéficier à terme la population. C’est aussi un moyen de rappeler que le marché africain de la santé est devenu une réalité tangible, où Djibouti poursuit sa révolution médicale sur un chemin innovant. Comprendre cette révolution sanitaire doit permettre aux investisseurs en quête de rentabilité et d’éthique de rejoindre en toute sécurité le mouvement, pour avancer encore plus vite et encore plus loin. À Djibouti comme dans le reste de l’Afrique, nous devons continuer à semer ensemble des graines de santé, pour faire pousser une médecine pour tous. Le format scientifique et africain de ces assises, ainsi que les partenariats Sud-Sud mis en évidence sont autant d’éléments de sincérité et de crédibilité.
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