La prochaine Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire, symbole du renouveau sportif africain.

La Côte d’Ivoire se prépare à accueillir la 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2024 de football, prouvant la capacité de ce pays à organiser de grands évènements sportifs à l’instar, du Championnat d’Afrique de basket-ball, la Coupe du monde de taekwondo en 2013 et les grands Jeux de la Francophonie en 2017. Elle ambitionne de faire du sport un outil stratégique pour promouvoir le bien-être et l’unité sociale, tout en établissant une industrie sportive de référence et une économie sportive robuste dans la région. D’ailleurs, depuis 2015, l’ONU considère le sport comme un acteur à part entière du développement durable, offrant à l’Afrique une place à part. Avec la population la plus jeune au monde et des champions internationaux servant de modèles, le continent africain offre en effet de vraies perspectives de développement, associant deux économies en plein essor : le marché du sport et celui de la santé. Découvrons pourquoi de telles synergies sont prometteuses.

Le sport et l’Afrique, une vieille histoire

ballon d'or

Depuis longtemps, l’Afrique et le sport entretiennent un lien étroit, certains champions africains ayant écrit parmi les plus belles pages de l’histoire sportive : en rugby avec les Springboks d’Afrique du Sud, en athlétisme avec de nombreux champions du monde, ou encore en football avec actuellement près de 500 joueurs africains sous contrat dans les clubs européens. Des sportifs comme le coureur de fond éthiopien Haile Gebreselassie, le golfeur sud-africain Gary Player, le footballeur libérien et Ballon d’Or George Weah, le camerounais quatre fois Ballon d’Or africain Samuel Eto’o, l’ivoirien double Ballon d’Or africain Didier Drogba, l’athlète marocain Hicham El Guerrouj, la championne ivoirienne de sprint Murielle Ahouré, le gabonais taekwondoka Anthony Obame, le marathonien kényan Eliu Kipchoge, le boxeur nigérian triple champion du monde des poids moyens Kamaru Usman ou encore le burkinabé champion du monde du triple saut Hugues Fabrice Zango, ont su marquer leur discipline de leur empreinte.

Autrefois, des pays comme l’Afrique du Sud organisaient déjà de grands événements internationaux, comme les tous premiers tournois de tennis en 1891, ou le Grand Prix Automobile d’Afrique du Sud dans les années 60. Au fil des années, les contraintes politiques (sanctions contre l’apartheid) ou économiques ont obligé à réduire la voilure.

En 2010, l’organisation de la Coupe du Monde de Football en Afrique du Sud a marqué une forme de renouveau. Son succès a permis de nouvelles compétitions internationales, comme la Coupe du Monde des Clubs de Handball en Egypte, le Championnat du Monde masculin de Volley-Ball des moins de 21 ans au Maroc, ou encore le Trophée Mondial de Rugby à XV des moins de 20 ans au Kenya (2023). En 2030, le Maroc fera partie des pays co-organisateurs de la Coupe du Monde de football, constituant un pas supplémentaire pour replacer les pays africains au cœur des grandes manifestations sportives mondiales. C’est autant un enjeu d’image, d’attractivité touristique et de soft power, qu’un formidable défi économique, avec des perspectives prometteuses pour tous.

Industrie du sport en Afrique, un secteur en pleine croissance

En effet, avec un marché annuel estimé à 512 milliards de dollars, l’économie du sport profite d’une croissance mondiale à un rythme d’au moins 5 % par an. Des pays comme l’Arabie Saoudite ou le Qatar y voient carrément un vrai levier de croissance pour remplacer à terme les pétrodollars. Alors que le continent africain pourrait bénéficier d’une croissance annuelle du marché du sport d’environ 8%, l’économie du sport ne représente encore que 0,5% du PIB africain contre 2 % à l’échelle mondiale.

Mais face à un tel sous-investissement, les choses évoluent rapidement, si bien qu’au Royaume du Maroc, l’économie du sport était au cœur du dernier Africa Investment Forum à Marrakech, fin 2023. Les investisseurs y ont souligné l’importance du sport dans le développement durable, avec un rôle moteur dans la croissance économique globale. Investisseurs publiques et privés peuvent ainsi favoriser l’émergence de talents (football, boxe, athlétisme…) tout en contribuant au développement des compétences et des infrastructures : dans une clinique du sport, capital technique et humain sont indissociables.

séance kiné

Dans un tel écosystème, l’économie de la santé en Afrique tient une place majeure, avec un rôle essentiel de tout ce qui touche à la médecine du sport. Ces deux leviers de croissance sont intimement liés, une médecine du sport de haut niveau contribuant à une meilleure sélection des talents, à toutes les étapes, allant du centre de formation au centre de rééducation. La médecine du sport de haut niveau exige en effet des compétences pointues, avec des moyens matériels (imagerie médicale, centre de kinésithérapie, équipements de rééducation, espaces de consultation) et humains (médecin du sport, radiologue, orthopédiste, traumatologue, cardiologue, neurologue, psychologue, kinésithérapeute, nutritionniste) dont bénéficieront ensuite les populations, avec des retombées à la fois économiques et sanitaires. D’où l’importance des Rencontres Internationales des Grands Évènements Sportifs (RIGES) dont l’objectif est d’encourager des discussions sur l’importance sociale du sport et sur la viabilité économique des infrastructures érigées pour les grands événements sportifs.

Investir dans le marché de la médecine du sport suppose de faire appel à des spécialistes locaux du marché de la santé en Afrique afin d’analyser au mieux les opportunités économiques en termes de synergies financières, sportives et médicales. Comme en sport, le secret de la réussite est de travailler en équipe, en s’entourant des meilleurs dans leur domaine.

« Let’s print the future together !»

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