Journée mondiale de l’éducation, un défi encore plus important pour l’Afrique

Selon l’UNESCO, il existerait dans le monde environ 250 millions d’enfants non scolarisés, un chiffre en hausse depuis 2021, dont près de 30 millions rien qu’en Afrique sub-saharienne. Même si de vrais progrès sont constatés ces vingt dernières années, avec un taux de non-scolarisation au primaire divisé par 2, l’éducation reste un défi majeur pour l’Afrique, confrontée par ailleurs à une explosion démographique. La Journée Mondiale de l’Éducation de ce 24 janvier nous amène à faire un point de situation et des perspectives pour les années à venir.

Quels défis doit relever l’Afrique en matière d’éducation ?

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Si l’on s’en tient aux chiffres de l’UNESCO, le défi semble majeur : 20 % environ des 6-11 ans ne sont pas scolarisés, avec un taux montant à 33% chez les 12-14 ans et 60% chez les 15 à 17 ans. Au Niger par exemple, on estime le nombre d’années d’enseignement à 3 ans en moyenne, et à peine mieux au Mali ou au Soudan, avec 4 années. Chez les filles, le Niger aurait ainsi le plus faible taux de scolarisation au monde, à moins de 60 %

Au-delà de l’aspect quantitatif, l’éducation en Afrique souffre aussi d’un vrai déficit qualitatif, n’échappant pas à une crise des connaissances mondiale : ainsi, après 6 années d’école (chiffre souvent théorique pour de nombreux élèves), 50 à 60 % des enfants affichent des capacités de lecture ou de calcul insuffisantes. Le problème persiste dans l’enseignement secondaire et universitaire, si bien qu’un diplôme africain est difficilement reconnu à l’étranger : c’est particulièrement vrai pour les études médicales, où un médecin européen n’a aucune difficulté pour exercer en Afrique, alors qu’un diplômé d’Afrique devra systématiquement repasser de nouveaux examens.

La plupart des facteurs responsables sont parfaitement identifiés : pauvreté obligeant à travailler jeunes, coûts directs et indirects des frais de scolarité, manque d’infrastructures de déplacement et d’enseignement, déficit qualitatif et quantitatif des enseignants, freins culturels… Mais comment assurer un développement économique indispensable, si la formation et l’éducation de la jeunesse ne suivent pas ?

Les dirigeants africains et internationaux l’ont aujourd’hui bien compris, en relevant un double défi, matériel et humain. Améliorer quantitativement et qualitativement le système éducatif africain suppose une collaboration de plus en plus étroite entre politiques publiques, aides internationales et investisseurs privés. C’est dans cet esprit que 140 pays se sont engagés en 2022 lors du Sommet sur la transformation de l’éducation à métamorphoser leur système éducatif.

Politique d’éducation en Afrique sub-saharienne : quelles perspectives ?

En 2023, plus d’un quart de la population africaine est théoriquement en âge d’être scolarisé. Ce chiffre devrait croître annuellement de 1,8% jusqu’en 2030, pour passer à 1,3% les 20 années suivantes. Il s’agit toutefois de moyennes, des pays comme le Niger voyant leur population scolarisable carrément doubler d’ici 2050. Pour toute l’Afrique, il faudra ainsi construire 9 millions de classes et former près de 10 millions d’enseignants, soit au total un investissement de 100 milliards de dollars.

Si l’éducation représente déjà le premier poste de dépenses des états africains (23% du budget en moyenne), il convient pourtant d’amplifier les efforts :

  • l’éducation doit viser les 6% du PIB ; -le financement éducatif doit être mieux réparti, alors qu’il est financé actuellement à 30% par les ménages ;
  • l’aide au développement à l’Afrique doit augmenter, alors qu’elle avait reculé après la crise financière de 2008 ;
  • l’apport international doit être mieux calibré ; l’Afrique subsaharienne ne recevant par exemple que 25% de l’aide mondiale alors que les besoins sont majeurs ;
  • l’investissement privé doit se pérenniser pour se placer au cœur des politiques éducatives et de formation, avec des financements soutenus et garantis par la puissance publique.

Comme expert en investissements dans le domaine de la santé, SEMEN CONSULTING AFRICA est conscient que la politique de l’éducation va de pair avec une politique de santé publique plus efficace, notamment en termes de prévention. Éducation générale et éducation en matière de santé sont indissociables, agissant en synergie pour réduire à terme le taux de mortalité et augmenter l’espérance de vie d’une population de plus en plus éduquée et informée.

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