À la suite de l’accord historique de la COP 21, l’Afrique se trouve à l’aube d’une ère écologique nouvelle, avec des implications profondes pour son développement économique. La transformation des matières premières, essentielle à la croissance des nations africaines, est entravée par un accès limité à l’énergie nécessaire pour exploiter ces ressources naturelles.
L’Agenda 2063 de l’Union africaine souligne que le développement durable doit être adapté à chaque pays tout en s’inscrivant dans une vision régionale partagée. Malgré de multiples engagements politiques, la mobilisation des ressources financières nécessaires pour surmonter le défi énergétique reste insuffisante.
L’Afrique doit trouver entre 25 et 30 milliards de dollars annuellement pour répondre à ses besoins croissants en électricité, un investissement crucial pour garantir à sa population l’accès à une énergie moderne. Dans cette optique, la France et l’Union européenne ont investi 28 millions d’euros dans une centrale photovoltaïque de 20 Mégawatts à Garou Banda, au Niger, améliorant significativement la vie de 18 000 abonnés et réduisant la dépendance énergétique vis-à-vis du Nigeria.
Par ailleurs, la Russie et le Burkina-Faso ont entamé la construction d’une centrale nucléaire, un projet ambitieux reflétant l’engagement du gouvernement burkinabé à doubler sa capacité énergétique d’ici 2030. Actuellement, seulement 22,5 % de la population burkinabé bénéficie de l’électricité.
Le Ghana, avec le soutien de la Chine, a inauguré le barrage de BUI, opérationnel depuis 2013, qui alimente en électricité le nord du pays et stimule son développement économique. Le coût total du projet s’élève à 790 millions de dollars, avec une contribution de 60 millions de dollars du gouvernement ghanéen.
Face à ces initiatives, l’économie énergétique africaine représente un enjeu stratégique pour les multinationales. L’industrialisation et l’avancée technologique de l’Afrique dépendent de l’électricité. Les pays africains intensifient leur diplomatie économique pour anticiper les défis énergétiques, tandis que les entreprises spécialisées se positionnent stratégiquement sur le continent pour influencer le marché énergétique africain.